Fioretti novembre 2019

Quelques extraits de propos tenus par le Pape François lors de son voyage au Japon et en Thaïlande

Jésus a été le plus ‘‘marginalisé’’

Rencontre avec les jeunes dans la cathédrale de Tokyo, le 25 novembre 2019 :

« Celui qui harcèle est un peureux, et la peur est toujours l’ennemi du bien, c’est pourquoi il est l’ennemi de l’amour et de la paix. Les grandes religions […] enseignent la tolérance, elles enseignent l’harmonie, elles enseignent la miséricorde ; les religions n’enseignent pas la peur, la division ou le conflit. En ce qui nous concerne, nous chrétiens, écoutons Jésus qui disait constamment à ses disciples de ne pas avoir peur. Pourquoi ? Parce que si nous sommes avec Dieu et que nous aimons avec Dieu et aimons nos frères, cet ‘‘amour chasse la crainte’’ (cf. Jn 4, 18). Pour beaucoup d’entre nous […] regarder la vie de Jésus nous permet de trouver la consolation, car Jésus savait lui-même ce que signifie être méprisé et rejeté, jusqu’au point d’être crucifié. […] Jésus a été rejeté, mais rempli d’une vie donnée. Il savait également ce que c’est que d’être un étranger, un migrant, quelqu’un de ‘‘différent’’. Dans un certain sens – et ici, je parle aux chrétiens ainsi qu’à ceux qui ne sont pas chrétiens, considérez-le comme un modèle religieux -, Jésus a été le plus ‘‘marginalisé’’, un marginalisé rempli de Vie à donner. Si l’un d’entre vous, moi compris, regarde une personne de haut, avec mépris, il est peu de chose. […] Mais si l’un d’entre nous regarde une personne de haut pour lui tendre la main et pour l’aider à se relever, cet homme ou cette femme est grand. Donc, quand vous regardez quelqu’un de haut, demandez-vous : où se trouve ma main, est-elle cachée ou est-elle en train de l’aider à se relever ? »

Ne passe pas ta vie assis dans ton canapé !

Message vidéo du 30 novembre 2019 aux jeunes de Bangkok au cours d’une veillée de prière :

« Dans la vie, il faut faire ces deux choses : avoir le cœur ouvert à Dieu, parce que c’est de lui que nous recevons la force ; et marcher, parce qu’on ne peut rester arrêté dans la vie. Un jeune ne peut pas partir à la retraite à 20 ans ! Il doit marcher. Toujours plus loin, toujours en montée.

L’un d’entre vous pourrait me dire : “Oui, Père, mais parfois je suis faible et je tombe”. Cela n’a pas d’importance ! Il y a une chanson alpine qui dit : “Dans l’art de monter, ce qui compte n’est pas de tomber, mais de ne pas rester par terre.”

Je te conseille ces deux choses : ne reste jamais par terre, relève-toi tout de suite, que quelqu’un t’aide à te relever. Première chose. Deuxième chose : ne passe pas ta vie assis dans ton canapé ! Vis ta vie, construis ta vie, agis, avance ! Avance toujours sur ton chemin. Engage-toi. Et tu auras un bonheur extraordinaire, je te le garantis. »

Le disciple missionnaire n’est pas un mercenaire de la foi ni un fabricant de prosélytes

Homélie de la messe au stade national de Bangkok, le 21 novembre 2019 :

« Le disciple missionnaire n’est pas un mercenaire de la foi ni un fabricant de prosélytes, mais un mendiant qui reconnaît que ses frères, ses sœurs, ses mères lui manquent, pour célébrer et fêter le don irrévocable de la réconciliation que Jésus offre à nous tous : le festin est préparé, allez inviter tous ceux que vous rencontrerez en chemin (cf. Mt 22, 4.9). Cet envoi est une source de joie, de gratitude et de bonheur complet parce que “nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai. Là se trouve la source de l’action évangélisatrice” (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n. 8). [...] Nous sommes tous disciples missionnaires quand nous nous efforçons d’être une partie intégrante de la famille du Seigneur et que nous le faisons en partageant comme il l’a fait : il n’a pas eu peur de s’asseoir à table avec les pécheurs pour les assurer qu’une place leur est également réservée à la table du Père et de la création; il a touché ceux qu’on considérait comme impurs et, se laissant toucher par eux, il les a aidés à comprendre la proximité de Dieu, qui plus est, à comprendre aussi qu’ils sont bienheureux (cf. Jean-Paul II, Exhort. ap. post-syn. Ecclesia in Asia, n. 11). »

Ai-je tout fait en restant dans mes pensées ?

Homélie de la messe du lundi 4 novembre 2019, à Saint-Pierre :

« Jésus qui dit, dans l’Évangile de ce jour : “Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors” (Jn 6, 37). Voilà son invitation : “Venez à moi” (cf. Mt 11, 28). Aller à Jésus, le Vivant, pour nous vacciner contre la mort, contre la peur que tout finisse. Aller à Jésus : cela peut sembler une invitation spirituelle évidente et générale. Mais essayons de la rendre concrète, en nous posant des questions comme celles-ci : Aujourd’hui, dans les dossiers que j’ai eus en main au travail, me suis-je rapproché du Seigneur ? En ai-je fait une occasion de dialogue avec lui ? Et dans les personnes que j’ai rencontrées, ai-je impliqué Jésus, les ai-je conduites à lui dans la prière ? Ou bien ai-je tout fait en restant dans mes pensées, me réjouissant seulement de ce qui allait bien pour moi, et me plaignant de ce qui allait mal ? Finalement, est-ce que je vis en allant vers le Seigneur, ou bien tourné vers moi-même? Quelle direction a ma route ? Est-ce que je cherche seulement à faire bonne figure, sauvegarder ma place, mes temps et mes espaces, ou bien vais-je vers le Seigneur ?

La phrase de Jésus est explosive : “Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. ” Comme pour dire qu’être jeté dehors est prévu pour le chrétien qui ne va pas à lui. Pour celui qui croit il n’y a pas de moyen terme : on ne peut pas appartenir à Jésus et se renfermer sur soi-même. Celui qui appartient à Jésus vit en sortie vers lui. »