Dieu veut que nous soyons très humains, si nous acceptons de nous considérer comme ses enfants. Que notre tête touche le ciel, mais que nos pieds soient bien assurés sur la terre. Le prix pour vivre en chrétien ne consiste pas à cesser d'être des hommes ou à renoncer à l'effort pour acquérir ces vertus que certains possèdent, même sans connaître le Christ. Le prix de chaque chrétien, c'est le Sang rédempteur de Notre Seigneur qui veut — j'y insiste — que nous soyons très humains et très divins et appliqués à L'imiter chaque jour, Lui qui est perfectus Deus, perfectus homo.
Je ne saurais dire quelle est la principale vertu humaine : cela dépend du point de vue où l'on se place. En outre, la question est oiseuse, parce qu'il ne s'agit pas de pratiquer une ou quelques vertus: il est indispensable de lutter pour les acquérir et les pratiquer toutes. Chacune s'entrelace avec les autres ; ainsi l'effort pour être sincères nous rend justes, joyeux, prudents, sereins (...).
Nous devons considérer en même temps que la décision et la responsabilité sont inséparables de la liberté personnelle de chacun, et c'est pourquoi les vertus sont aussi radicalement personnelles, elles appartiennent à la personne. Néanmoins, dans cette bataille d'amour, personne ne combat seul — aucun d'entre nous n'est un verset isolé, ai-je l'habitude de répéter. D'une certaine façon, nous nous aidons ou nous nous faisons du tort. Nous sommes tous des maillons d'une même chaîne. Demande maintenant avec moi à Dieu Notre Seigneur que cette chaîne nous ancre dans son Coeur, jusqu'à ce que le jour arrive où nous Le contemplerons face à face dans le Ciel, pour toujours(Amis de Dieu, 75-76).