Quelques réflexions des Papes au sujet de l'Europe

âme chrétienne, culture de la vie, culture de l'accueil : l'Europe vue par les papes du XX° et XXI° siècle.

Les papes nous parlent de l’Europe

« Tant de valeurs de culture, de morale, de religion, sont impliquées dans l’idée de l’Europe, l’équilibre de tout un continent est chose tellement grave pour la bonne marche de la société tout entière et pour la paix du monde, que l’Eglise soucieuse du véritable bien des hommes, ne peut s’en désintéresser » (Paul VI)

Voici quelques extraits de ces grands textes qui ont ponctué la réflexion des derniers papes sur la construction européenne.

L’âme chrétienne de l’Europe

« Il existe un patrimoine de l’Europe, humaniste et universaliste, dont les éléments apparaissent dans chaque culture nationale. On y trouve l’humanisme grec, avec son sens de l’équilibre, de la mesure et de la beauté ; l’esprit juridique romain qui donne à chacun sa place et ses droits dans une communauté politique solidement structurée.

Mais surtout, ce qui a modelé l’âme européenne depuis bientôt deux millénaires, c’est le christianisme, qui a dégagé les traits de la personne humaine, sujet libre, autonome et responsable.

Ce personnalisme qui respecte la vocation de chaque être et insiste sur la complémentarité du corps social, est la clé de voûte du patrimoine européen. Il rend intelligible tous ses éléments : richesses intellectuelles et morales, culturelles et artistiques et jusqu’aux progrès techniques et scientifiques ».

Saint Jean-XXIII, message aux Semaines Sociales de France, 19 juillet 1962.

Promouvoir une culture de l'accueil

Parmi les défis qui se posent aujourd'hui pour le service de l'Évangile de l'espérance apparaît celui du phénomène croissant de l'immigration, qui interroge l'Église sur sa capacité d'accueillir chaque personne, quel que soit le peuple ou la nation auquel elle appartient. Il incite également toute la société européenne et ses institutions à rechercher un ordre juste et des modes de convivialité respectueux de tous, comme aussi de la législation, en vue d'une éventuelle intégration.

Devant l'état de pauvreté, de sous-développement ou même d'insuffisance de liberté qui, malheureusement, caractérise encore divers pays et qui pousse de nombreuses personnes à abandonner leur terre, se fait sentir le besoin d'un engagement courageux de tous pour la réalisation d'un ordre économique international plus juste, qui soit en mesure de promouvoir l'authentique développement de tous les peuples et de tous les pays.

Face au phénomène migratoire, l'Europe est mise au défi de trouver des formes nouvelles et intelligentes d'accueil et d'hospitalité. C'est la vision « universaliste » du bien commun qui l'exige: il faut dilater son regard jusqu'à embrasser les exigences de toute la famille humaine. Le phénomène même de la mondialisation demande ouverture et partage s'il veut être non pas une source d'exclusion et de marginalisation, mais au contraire de participation solidaire de tous à la production et à l'échange des biens.

Saint Jean Paul II, Ecclesia in Europa, 2003

Promouvoir une culture de la vie

« C’est en Europe qu’a été formulé, pour la première fois, le concept des droits humains. Le droit humain fondamental, le présupposé pour tous les autres droits, est le droit à la vie elle-même. Ceci vaut pour la vie, de la conception à sa fin naturelle. En conséquence, l’avortement ne peut être un droit humain – il est son contraire. C’est une « profonde blessure sociale ».

Je ne ferme pas les yeux devant les problèmes et les conflits de nombreuses femmes et je me rends compte que la crédibilité de notre discours dépend aussi de ce que l’Église elle-même fait pour venir en aide aux femmes en difficulté.

L’autre aspect est de faire tout notre possible pour rendre les pays européens de nouveau plus ouverts à l’accueil des enfants. Je vous en prie, encouragez les jeunes qui, par le mariage fondent de nouvelles familles, à devenir mères et pères!

Le débat sur ce qu’on appelle « l’aide active à mourir » constitue aussi pour moi une vive préoccupation. La réponse juste à la souffrance en fin de vie est une attention pleine d’amour, l’accompagnement vers la mort – en particulier aussi avec l’aide de la médecine palliative – et non une « aide active à mourir ».

Benoît XVI, discours devant le corps diplomatique de Vienne, 2007