Projet « SE METTRE EN ROUTE »

Le projet « Se mettre en route » est une initiative du Centre Culturel Marahoué. Cette toute première édition s'est déroulée sur un mois. L’objectif visait à former les participantes à la pratique des vertus humaines en vue d’impacter la société.

Ne survivez pas avec l’âme anesthésiée, et ne regardez pas le monde en touristes. Faites du bruit ! Repoussez dehors les craintes qui vous paralysent, afin de ne pas être changés en jeunes momifiés. Vivez ! Donnez-vous à ce qu’il y a de mieux dans la vie ! Ouvrez la porte de la cage et sortez voler ! S’il vous plaît, ne prenez pas votre retraite avant l’heure !(Pape François, Christus vivit, n° 143)

Façade du Centre Culturel MARAHOUE

Le projet « Se mettre en route » est une initiative du Centre Culturel Marahoué. Ces mots du pape François ont un sens profond dans le cadre de ce projet, qui est né justement de notre désir, nous les étudiantes qui fréquentons ce Centre, de vouloir changer le monde en commençant par changer nous-mêmes. Et cela demande des efforts pour grandir dans les vertus humaines, qui permettent de s’épanouir et de réaliser de grands idéaux.

Cette toute première édition, s’est déroulée sur un mois. L’objectif visait à former les participantes à la pratique des vertus humaines en vue d’impacter la société : se former pour former, à son tour, les autres. Chaque samedi à 11h00, débutaient les activités, qui se concluaient par un repas en commun.

La séance introductive qui s’est déroulée le premier samedi du mois a permis aux animatrices d’expliquer le projet et sa feuille de route aux étudiantes qui étaient présentes, en les encourageant également à inviter leurs amies à y prendre part.

Le samedi suivant a été consacré au visionnage d’un film qui a été bien accueilli par les participantes. Le film proposé était The ultimate gift, où l’acteur principal jouait le rôle du fils à papa qui devait passer par différentes péripéties pour apprendre les vertus clés de la vie : sortir de sa vie paresseuse et inutile pour se rendre compte que la vie a des challenges et qu’il est possible de les réussir par l’effort dans certaines vertus. A la suite du film, un débat tout aussi riche d’idées que pertinent dans les conclusions, a permis aux participantes d’identifier les différentes vertus qui selon elles, étaient mises en exergue ; exercice fort passionnant auquel toutes se sont livrées avec entrain. Ce fut pour elles l’occasion de se rendre compte de l’importance des vertus telles que la force d’âme, le travail, le service aux autres, vécues dans la vie de tous les jours.

Après le ciné forum, la séance suivante s’est axée sur le noyau même du projet à travers des exposés repartis en deux thématiques et présentés par six étudiantes. "Mes actes disent beaucoup de moi’’ incluant les vertus de la sincérité, de la pudeur et de l’humilité et "Qui voudrais-je devenir?’’, pour encourager à vivre les vertus de l’ordre, de la générosité, et de la tempérance. A travers différentes diapositives présentées sous forme de PowerPoint simples et attrayants, elles ont expliqué à leur vaste auditoire féminin, après de brèves approches définitionnelles, les avantages à pratiquer ces différentes vertus. Par ailleurs, elles ont présenté des objectifs à se proposer individuellement en vue de mettre en pratique ces mêmes vertus.

Nous synthétisons quelques idées énoncées par chacune des intervenantes.

Lisa LAHAMI, étudiante en Droit, présenta la vertu de sincérité. Elle nous en a donné une définition au sens large, à savoir que la sincérité réside dans le fait de ne pas mentir mais également de ne pas cacher une information à celui qui doit la connaitre ; à être transparente avec Dieu, envers soi-même et avec les autres. Parlant d'exemples concrets, elle a proposé notamment d’éviter de se trouver des excuses dans toutes situations, en évoquant la réalité des faits sans ambigüité ; d’appeler « les choses par leurs noms » ; d’être fidèle à la parole donnée ;de dire la vérité dans de petites choses.

Olphise KOFFI, également étudiante en Droit a entretenu l’assistance sur la vertu de la pudeur.

Olphise Koffi

Elle a énuméré les domaines qui touchent la pudeur : pudeur intérieure mais aussi extérieure, à savoir dans la tenue, dans les gestes et dans la parole. Le respect de son corps et de celui des autres, aboutissant à établir un climat convivial en société et à se faire respecter est l’une des raisons pour lesquelles elle a encouragé à être pudique. Les quelques moyens pour faciliter l’acquisition de la vertu de la pudeur, énumérés durant l’exposé, sont : encourager la pudeur dès l’enfance (ex. : même si nous sommes toutes des fillettes, nous nous habillons séparément) ; s’habiller élégamment, ce qui ne signifie pas s’habiller d’une manière provocatrice ou qui attire l’attention mais de manière exagérée ; former la conscience sur ce qu’est réellement la pudeur et l’importance de sa pratique.

Clémence DOHOU, étudiante en Médecine, a fait un exposé sur la vertu de l’humilité.

Clémence Dohou

Parlant d'humilité elle a cité quelques exemples concrets tels que : éviter de se croire supérieur aux autres ; accepter de ne pas être la meilleure dans un domaine donné ;accepter les compliments quand on les mérite véritablement et éviter de se faire remarquer des autres en se vantant de ce que l’on sait faire ou d'exploits qu' on a eu à faire, réalités qui arrivent très souvent lors de conversations entre collègues de stages. Par rapport aux autres, ont été évoqués comme exemples : apprendre à faire des compliments et à féliciter les autres ; savoir écouter les autres, l’esprit de service… Autant d’exemples d'humilité car en agissant ainsi on se décentre de soi-même et on se tourne vers les autres, ce qui permet d’être plus heureuse.

Hélène ADJAVOIN, étudiante en Informatique, a donné d’amples informations sur la pratique de la vertu de l’ordre. En la matière, elle a proposé de noter les tâches à faire et les ratifier lorsqu’elles ont été faites ; garder propre et en bon état tout ce qu'on utilise comme par exemple l’évier après la vaisselle ; étendre les habits aussitôt après le lavage ; donner une place précise à ses affaires et les ranger toujours au même endroit ; faire ses devoirs à l’heure en établissant un petit planning mais aussi se lever dès que le réveil sonne pour attaquer de plain-pied le programme de la journée. La vertu de l'ordre est très importante à cultiver pour une meilleure gestion de son temps, pour être ponctuelle – qui d’ailleurs, représente une marque de respect envers les autres –,pour être plus efficace et aller à l'essentiel ; enfin, pour pouvoir définir efficacement les priorités.

Dominga LOPES a parlé de la vertu de la générosité. Cette étudiante en Economie engagea les participantes à ne pas faire l’erreur du grand nombre en confondant cette vertu avec deux formes d’agissements qui s’y apparentent : si l’on offre ce qu’on a de superflu on est bon mais pas encore généreux. De même, si l’on fait le bien afin de correspondre à un autre bien dans une sorte de « donnant-donnant » c’est un échange ou une affaire. Pour parler de générosité, il faut qu’il y ait une privation qui nous coûte. Afin de s’exercer à vivre cette vertu au quotidien, Dominga a suggéré à son auditoire de se proposer comme objectif de laisser quelque chose aux autres alors même qu’il nous intéresse de l’utiliser ; d’aider quelqu’un par exemple à garder ses enfants sans rien demander en retour ou encore, de rendre service à la maison sans attendre qu’on nous le demande ; de donner de son temps aux autres ; de nous priver de notre goûter pour le donner à un mendiant ou à un nécessiteux.

Pour terminer, l’étudiante en Physiologie Animale, Isabelle DOHOU a développé quelques idées sur la vertu de tempérance, expliquant qu’elle consiste à assurer la maitrise de la volonté sur les plaisirs afin de maintenir l’équilibre dans l’usage des biens.

Isabelle Dohou

Vivre au rythme de cette vertu cardinale permet d’éviter de tomber dans les vices mais également d’acquérir facilement de nombreuses autres vertus par son biais. Comme actes pratiques pour développer cette vertu, il a été proposé : d’éviter de se créer des besoins et de s’acheter des biens matériels superflus (par exemple, souvent nous avons deux ou trois portables dont nous n’avons pas vraiment besoin, ou en vouloir le dernier cri) ; manger de ce que l’on nous sert sans manger en mode caprice ; aller au supermarché avec une liste précise d’achats à faire pour ne pas acheter ce qui nous plait mais plutôt ce qui nous est nécessaire; couper court aux caprices et commodités excessives pour le divertissement ;ne pas suivre obstinément la dernière mode vestimentaire ; faire preuve de tempérance dans la parole en évitant les écarts de langage, les bavardages et les ragots sans fondements.

Salle de conférences à Marahoué-Quelques participantes

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Au cours de la seconde partie de cette séance dédiée aux exposés, les intervenantes, en réponse aux questions qui leur furent posées, ont pu éclaircir les points d’ombre et apporter des expériences personnelles terre-à-terre pour mieux se faire comprendre de leur public. C’est sous des ovations que l’assistance conquise, a mis fin à la séance.

Pour clore ce programme, les participantes à cette activité ont pu écouter le témoignage de Mme Pélagie BENSON, Ingénieur en Statistiques au Ministère de l’Economie et des Finances et ayant fréquenté, étant étudiante, le Centre Culturel Marahoué. Elle leur a raconté son parcours universitaire et comment les vertus, entre autres, la force d’âme et l’ordre, lui avaient été d’un grand secours.

Pélagie Benson (à droite) avec ses trois premiers enfants : Marie-Anne (au premier plan), Josemaría (à gauche), Jean-François (en arrière –plan)

Aussi, leur a-t-elle fourni quelques anecdotes croustillantes de sa vie professionnelle et matrimoniale mettant en exergue les vertus de la tempérance, de l’honnêteté, de la sincérité et de la justice. Enrichies par ces expériences, les participantes au programme ont posé quelques questions à l’intervenante qui les a encouragées à la pratique quotidienne et régulière des vertus, car elles s’acquièrent avec l’habitude.

Pélagie Benson et les autres membres de la famille (De gauche à droite : Pierre-Marie, Asunción, Pélagie, son époux M. Benson, Jean-Philippe Marie, Jean-Marc Arthur)

Le projet « Se mettre en route » s’est clôturé par un déjeuner en plein air autour de la piscine du Centre Culturel Marahoué. Dans une ambiance cordiale, toutes les filles y ont pris part et c’est sur cette note joyeuse qu’a pris fin l’ensemble des activités du projet.

« La jeunesse est l’espoir de demain » dit-on, et la Côte d’Ivoire a une population très jeune. Mais « demain » se joue « aujourd’hui » : si chacune de nous, qui sommes jeunes, nous nous rendons meilleures aujourd’hui et maintenant, la société future sera meilleure. Toi, jeune étudiante, quelles sont tes ambitions : argent facile, vie commode, réussir les études sans effort ? Change ! METS-TOI EN ROUTE et propose-toi des actes concrets de vertus humaines.