« La tragédie d’Haïti est la situation la plus forte que j’aie connue »

Après le Pakistan, l’Afghanistan et le tsunami d’Indonésie, le docteur Lafuente, anesthésiste à la Clinique de l’Université de Navarre, est allé en Haïti, comme volontaire bénévole.

Le docteur Alberto Lafuente

La Clinique universitaire de Navarre est une œuvre collective de l’Opus Dei. Dans sa plaquette de présentation, l’établissement hospitalier souligne que « le défi de la Clinique Universitaire de Navarre est de se maintenir à l’avant-garde des avancées scientifiques pour offrir un service médical de pointe, intégral et innovateur. Pour cela elle réalise des efforts permanents pour promouvoir une recherche en relation étroite avec le Centre de Recherche Médicale Appliquée (CIMA) et avec d’autres centres de l’Université de Navarre. ». Suite au tremblement de terre en Haïti, plusieurs médecins sont partis comme volontaires avec l’équipe envoyée par l’Espagne. L’un d’entre eux nous transmet son expérience.

Le tremblement de terre d’Haïti est la cinquième catastrophe naturelle pour laquelle le docteur Lafuente, anesthésiste à la Clinique Universitaire de Navarre, et membre de DYA se rend en tant que bénévole pour porter secours à la population. Auparavant, il était allé en Afghanistan, suite à la guerre dans ce pays, puis au Pakistan (tremblement de terre en octobre 2005) en Indonésie (pour le tsunami de 2006 et le tremblement de terre de septembre 2009). Malgré son expérience, la situation en Haïti ne cesse de l’impressionner. « Je peux dire que c’est la chose la plus forte que j’aie connue. (…) La situation est absolument dantesque. »

Des journées de travail de 12 heures, des repas pris sur le pouce, la forte chaleur et la précarité de la situation générale, font que les bénévoles commencent à ressentir une certaine fatigue. Néanmoins, le docteur Lafuente s’efforce de rester positif et souligne que « cela vaut la peine de faire cet effort pour tant de gens. Si nous ne sommes pas capables de donner un peu de nous-mêmes pour la population d’Haïti, qui souffre tant, cela n’a pas beaucoup de sens d’avoir étudié la médecine. »

Approvisionnements, sécurité et pathologies

Après cinq jours dans la capitale haïtienne, Port au Prince, Alberto Lafuente précise que pour les personnes participant à l’aide humanitaire, les approvisionnements en eau, électricité et communications sont résolus. Ils sont donc répercutés sur la population. « On fait en sorte que les approvisionnements de base arrivent à toute la population, même si c’est difficile, car le pays a vraiment perdu tous ses repères, en plus de la situation de base d’avant le tremblement de terre : le pays évoluait déjà dans la pauvreté la plus absolue. »

En salle d'opération

L’assistance médicale espagnole s’est installée dans l’un des trois hôpitaux encore debout, sur les dix hôpitaux existants avant le tremblement de terre. En cinq jours, ils ont réussi à aménager cet hôpital, dans lequel on a pu installer un bloc opératoire, avec des moyens matériels amenés d’Espagne, et dans lequel on a pu opérer dès le premier jour de leur arrivée.

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