Épisode 1 – Don José Maria Hernandez Garnica arrive en France

José María Hernández Garnica naît à Madrid, le 17 novembre 1913. Ingénieur des Mines, Docteur en Sciences naturelles et en Théologie, il demande l’admission dans l’Opus Dei en 1935. Le 22 novembre 1957, don José Maria s’installe à Paris où il est nommé responsable de l’Opus Dei pour la France. Il participe activement à l’expansion de l’Œuvre dans plusieurs pays Europe et meurt en 1972 en odeur de sainteté. Son procès de canonisation est en cours.

José Maria Hernandez Garnica le 22 février 1955.

Dans une lettre, Don José Maria Hernandez Garnica raconte à saint Josémaria les circonstances de son arrivée en France : « Je suis de retour à Madrid après une longue absence pour obtenir les documents dont j’ai besoin avant mon départ à Paris. Je prie pour le travail en France avec enthousiasme, conscient des difficultés des débuts. (…) Je m’appuie sur la prière de tous pour poursuivre nos activités dans ce pays. Être saint est la seule issue or je m’en sens si loin que cela me rassure de savoir qu’on va prier pour moi et pour notre travail ans ce pays. »

Le 22 novembre, Don José Maria s’installa à Paris après s’être confié à la protection de la Très Sainte Vierge Marie. Plusieurs personnes de l’Opus Dei y travaillaient déjà depuis quelques années. « Je suis arrivé à Paris en ayant eu la chance de passer par Lourdes. Je compte sur votre prière pour le travail à Paris et attendons de voir la suite des événements. Je reste optimiste, bien que la réalité que je découvre n’est pas aussi enthousiasmante que nous l’aurions souhaité ».

« Les charges sont des fardeaux », disait souvent saint Josémaria et don José Maria vivait cela tout naturellement. « Je pense, dit Amélia Diaz Guardamino, à cette caractéristique profonde de don José Maria que j’avais déjà eu l’occasion de constater des années auparavant : le service aux autres, et très concrètement aux femmes de l’Œuvre, pour lesquelles il se démenait vraiment. Être « le conseiller » en France revenait à se mettre au service des personnes de cette région, y compris matériellement si besoin était. Et les charges, comme il nous l’avait si souvent dit dans ses cours sur l’esprit de l’Œuvre, ne représentent pas un honneur, mais un devoir, celui de se mettre en quatre pour les autres ».

De toute évidence, le panorama n’était pas très encourageant. « Nous avons confié à l’Immaculée Conception tout ce travail pour qu’Elle nous guide et nous apprenne à faire ce que vous attendez de nous. Hier nous avons eu une récollection et nous sommes contents du travail qui fut fait. Nous avons eu un assistant. Nous prévoyons une retraite spirituelle le week-end prochain. Nous espérons bien avoir 3 ou 4 personnes ».

Outre les tâches de formation et de gouvernement, le travail auprès de ceux qui s’approchaient de leur apostolat, les relations fréquentes avec les évêques et les autorités ecclésiastiques, don José Maria avait deux objectifs concrets. D’abord, trouver une maison appropriée pour une résidence d’étudiantes. Le second objectif consistait à atteindre l’équilibre financier. Presque tous les membres de l’Opus Dei étaient encore étudiants, avec peu de ressources pour faire tourner la maison. « Nous sommes ravis de passer du temps à chercher une maison pour les femmes. (…) « Ces circonstances sont une occasion de prier et de nous mortifier. Je travaillerai de façon provisoire quelques heures le matin, le plus provisoire sera le mieux. Pour le moment cela nécessaire pour l’économie domestique. Ce travail me permettra de connaître quelques personnes ».

À la fin de sa lettre, don José Maria fait allusion à son projet de trouver des ressources, grâce de petits travaux rémunérés compatibles avec la direction du travail pastoral auprès de beaucoup d’âmes. Il fit ainsi beaucoup de traductions pour des entreprises d’ingénierie. « Nous participions tous à ces traductions », raconte l’abbé Romero. « Mais en tant qu’ingénieur, don José Maria en était le coordinateur. Il travailla à cela des années durant ».

De nombreux témoignages abondent dans ce sens : « Nous manquions d’argent et le centre où nous habitions manquant de meubles. Au lieu d’en acheter, don José Maria décida que nous étions en mesure de les fabriquer nous-mêmes », raconte don José Miralles qui vécut sous le même toit que le Serviteur de Dieu. « Nous avons acheté du bois et le matériel ad hoc. En rentrant du travail, nous nous y mettions et sommes devenus des apprentis menuisiers. Don José Maria enlevait sa soutane et maniait la scie et le marteau pour réaliser les meubles qu’il avait conçus au préalable ».

Don José Maria se souciait aussi des approvisionnements. Cuisiner chez soi était bien meilleur pour la santé... et pour les finances, qu’acheter des plats préparés. Tous se mirent aux fourneaux et constatèrent très vite cette réalité.

Tout cela était envisagé d’un point de vue surnaturel. « Vos vœux de Noël et du Jour de l’An nous ont profondément touchés et réjouis, écrit don José Maria au Père. Nous avons passé de très bonnes fêtes de Noël, dans la joie, très unis à toutes les régions et surtout à Rome, à vous, bien entendu. Nous avons prié devant la Crèche pour demander à l’Enfant-Dieu de nous offrir de nombreuses vocations cette année, ici en France. Après le 25 nous avons fait notre retraite spirituelle. Je l’ai prêchée moi-même et tous ceux de chez nous y ont participé. Je pense qu’ils l’ont tous très bien mise à profit. Moi, j’ai été touché de voir la bonté de tous ceux qui sont ici. La seule chose qu’il me reste à faire c’est de savoir bien les orienter ».