22/06/2019 - 22/06/2020 : Teresa Cardona : la Côte d’Ivoire te dit MERCI !

Le 22 juin 2019, Teresa Cardona a été rappelée à Dieu. Elle était venue avec un groupe d’étudiantes espagnoles pour un projet d’action solidaire et est décédée sur la route lorsqu’elles faisaient le voyage d’Abidjan vers Yamoussoukro. Celles qui l’ont connue lorsqu’elle est passée par Abidjan s’en souviennent.

Un an plus tard, nous vous proposons quatre documents créés à l’époque, qui gardent toute leur actualité :

Le témoignage de la Docteur Sonia Kabas :

Un texte d’hommage rédigé le jour de la levée de corps par un groupe d’amies de la défunte :

HOMMAGE à TERESA

En ce jour où la terre qui t’a vu naitre te reçois et que nos yeux regardent vers le ciel où tu as rejoint ton Dieu et tous ceux qui t’ont précédés sur le chemin du don de soi à Dieu et pour Dieu, aux autres,

TERESA : La terre ivoirienne te pleure et te dit Merci !

Oui, les premières heures de cette journée du 27 juin ont vu tomber une pluie, douce mais continue, irrigant de leur eau, le sol de Côte d’Ivoire ;

Au moment où nous écrivons, cette pluie continue d’abreuver le sol de notre terre natale qui t’a reçue cevendredi 21 juin, t’a accueillie les bras grands ouverts, t’a hébergée jusqu’au samedi 22 juin où sur l’axe Abidjan-Yamoussoukro, il t’a vue repartir, rendant à Dieu le souffle qu’il t’avait donné pour éclairer le monde et le servir ;

TERESA : La terre ivoirienne et le monde entier te pleurent et te disent MERCI !

Oui, après l’annonce de ce fatal accident, ton nom et ton sourire immortalisé sur ces photos que nous avons reçues par whatsapp, ont inondé les medias ;

Comme cette pluie fine et continue qui pénètre le sol, tu as pénétré dans le cœur de tous ceux que la nouvelle a touchés et tu as marqué à jamais l’histoire de notre pays, de notre chemin, de notre vie ;

TERESA : La terre ivoirienne et l’Espagne te pleurent et te disent MERCI !

Oui, tous ceux de la nation qui d’une manière ou d’une autre, t’a vue naître, grandir, parcourir ce chemin de don de soi et de service aux autres, se sont mobilisés pour témoigner du souvenir que tu leur laisses, ils t’ont ainsi fait connaître et révélé au monde ce qui a été le plus caractéristique de ta vie : aimer et te donner au point de rendre ta vie à Dieu là où tu avais servi et où tu as choisi de revenir pour encore une fois aimer et te donner, mais sans savoir que cette fois-ci, ce serait pour toujours…

TERESA : La terre ivoirienne et Barcelone te pleurent et te disent MERCI !

Oui, la ville que tu as tant aimée, que tu as servi de multiples façons jusqu’à tes dernières tâches au Collège Canigó et à la résidence d’étudiantes Bonaïgua, s’est mise en émoi ce samedi du 22 juin, te rendant ainsi hommage en exprimant sa reconnaissance à Dieu pour leur avoir fait don de ta personne, de ton don, de ton sourire…

TERESA : La terre ivoirienne et ta famille te pleurent et te disent MERCI !

Oui, tu as été et tu continues d’être pour eux le trésor reçu de Dieu ; à travers toi, ils ont vu s’agrandir le cercle familial qui aujourd’hui embrasse le monde entier

Nous disons MERCI à tes parents d’avoir fait de toi ce que tu es aujourd’hui pour nous et pour le monde

Nous disons MERCI à tes frères pour tout ce que tu as reçu d’eux et que tu as su donner généreusement aux autres à travers le monde

Nous disons MERCI à toute ta famille d’avoir été la semence et le champ d’où ont germé et se sont développés tes talents et ton don, qui aujourd’hui ensemencent le sol qui te reçoit afin de permettre à beaucoup d’autres de germer à leur tour et de fleurir à la mesure de ta générosité pour être le reflet de ton sourire sur la terre ivoirienne et dans le monde, A JAMAIS.

Oui, au moment où nous mettons fin à ces lignes, j’entends le chant des oiseaux qui inondent le ciel des tropiques…Oui, la pluie vient de cesser de tomber sur le sol de Côte d’Ivoire : « signe » -on veut bien l’imaginer- que tu pars apaisée…

Oui, Teresa, va, repose en paix et saches que nous ne t’oublierons jamais. Ton souvenir et ton sourire resteront en notre cœur comme un appel pressant à vivre pour Dieu et par amour de Dieu pour les autres, plus que jamais convaincues qu’il vaut la peine de faire le choix d’aimer Dieu par-dessus tout;

MERCI, Merci, Merci à toi TERESA, à ta famille, à tes parents, à ta terre de Barcelone, à l’Espagne, de la part de la Côte d’Ivoire que tu as tant aimée et de la part des ivoiriens qui ne cesseront pas de t’aimer !

Abidjan, le 27 Juin 2019

Le premier juillet 2019, un journal de Barcelone, « La Vanguardia », a publié un article écrit par Juan Cardona, frère de Teresa. Un très bel hommage rédigé par quelqu’un qui la connaissait bien, dont nous vous offrons ici une traduction :

LE POUVOIR D’UN SOURIRE

TERESA CARDONA SORIANO (1975-2019)

Educatrice et Numéraire de l’Opus Dei

Teresa était la dernière d’une famille de sept enfants. Elle est née à la clinique Santa Madrona de la rue Aragó. Elle a étudié au collège Canigó où elle retournerait plus tard en tant que professeur et où elle exercerait la fonction de sous-directrice du niveau ESO (Education Secondaire Obligatoire) durant treize années. Une fois majeure, elle s’est incorporée à l’Opus Dei comme Numéraire. Elle a fait des études de Droit à l’Université de Navarre.

On dit que le visage est le miroir de l’âme. Dans le cas de Teresa, son visage était un énorme sourire, qui a captivé ces jours-ci les milliers de gens dans le monde entier, qui ont fait sa connaissance à travers les moyens de communication. Nous qui l’avons bien connue, nous savons ce qu’il y avait derrière ce sourire : une vie de service aux autres mue par son grand amour de Dieu et des plus nécessiteux.

Sa profonde confiance en Dieu a été le fil conducteur de sa vie : dans la formation des adolescents, dans l’attention aux familles, dans l’affection avec laquelle elle s’occupait de ses parents, et dans la vie ordinaire de relations avec les autres. C’est de là qu’émanaient son humilité, sa générosité et sa joie, qui lui ont permis d’entrainer tant de personnes, toujours de façon anonyme et sans attirer l’attention, comme une de plus.

C’est pour cette raison qu’elle a fondé en 2018 avec une économiste ivoirienne, le projet « Anitié Kossobé » pour que ses élèves du lycée et les étudiantes du Colegio Mayor Bonaigua où elle vivait apprennent à s’engager dans des projets en faveur des autres et qu’elles puissent croître en termes de responsabilité sociale en tant que futures professionnelles. C’est précisément peu de jours après son arrivée dans ce pays africain qu’elle est décédée dans un accident de la circulation.

Elle voyageait avec un groupe de 27 volontaires à mi chemin entre Abidjan, la capitale et Yamoussoukro, où elles allaient réhabiliter un bâtiment et mettre à exécution un plan éducatif au profit de l’école publique Ebenezer. Le bus dans lequel elle voyageait a fait un tonneau suite à l’éclatement d’un pneu - selon ce que tout semble indiquer-.

Quelques jours avant ce voyage, Teresa avait quitté la Sous-direction du niveau ESO - même si elle allait continuer à enseigner- au Collège Canigó, afin de dédier plus de temps aux résidentes du Colegio Mayor et à l’attention de nos parents, qui sont d’un âge avancé.

Elle a fondé un projet de volontariat en Côte d’Ivoire pour que ses élèves croissent dans la l’engagement social

Elle était très enthousiaste en regard à cette nouvelle étape. La dernière fois que nous l’avons vue, c’était une semaine avant son rappel à Dieu, à l’occasion du mariage d’un membre de la famille. Elle était tout spécialement heureuse et pleine de projets pour le futur.

Nous pourrions raconter des centaines d’anecdotes au sujet de Teresa. Même si en réalité c’était une femme tout à fait normale, comme tant de femmes et d’hommes qui nous entourent et qui ont une vocation de service aux autres. L’hommage à Teresa est l’hommage aux femmes et aux hommes engagés dans la construction d’un monde meilleur à travers les activités ordinaires et discrètes du jour après jour.

Les circonstances tragiques de son décès ont propulsé Teresa comme un exemple pour tous de service et d’attention aux autres et surtout du pouvoir d’un sourire, ce miroir de l‘âme que sa famille et ses amis se rappelleront toujours.

Juan Cardona Soriano

Communicateur et frère de Teresa

Le 24 juin 2019, deux jours après l’accident qui a occasionné le décès de Teresa, l’abbé Sissoko, vicaire régional de l’Opus Dei en Côte d’Ivoire, a célébré une messe dans l’oratoire du centre Marahoué, où étaient logées les étudiantes qui étaient venues d’Espagne avec Teresa. Voici l’homélie de l’abbé Sissoko :

La page de l’Opus Dei en Espagnol publia le 26 juin 2019 une revue de presse sous le titre Teresa Cardona, una vida entregada a los demás .