Fioretti juin 2020

Les chrétiens ne peuvent s'attarder aux lamentations ni aux disputes, comme l'a dit le Pape François au cours du mois de juin.

C’est inutile que les chrétiens perdent le temps à se lamenter du monde

Homélie de la messe pour la solennité des saints Pierre et Paul, le 29 juin 2020 :

« Dans ces circonstances dramatiques [la libération de saint Pierre (cf. Ac 12, 6-11)], personne ne se lamente du mal, des persécutions d’Hérode. Personne n’insulte Hérode –et nous sommes tellement habitués à insulter les responsables. C’est inutile, et même fastidieux, que les chrétiens perdent le temps à se lamenter du monde, de la société, de ce qui ne va pas. Les lamentations ne changent rien. Rappelons-nous que les lamentations sont la deuxième porte fermée à l’Esprit Saint, comme je vous l’ai dit le jour de Pentecôte : la première est le narcissisme, la deuxième le découragement, la troisième le pessimisme. Le narcissisme t’amène au miroir, à te regarder continuellement ; le découragement, aux lamentations ; le pessimisme, dans le noir, dans l’obscurité. Ces trois attitudes ferment la porte à l’Esprit Saint. Ces chrétiens n’accusaient pas, mais ils priaient. Dans cette communauté personne ne disait : “Si Pierre avait été plus prudent, nous ne serions pas dans cette situation”. Pierre, humainement, avait des raisons d’être critiqué, mais personne ne le critiquait. Non, ils ne parlaient pas mal de lui, mais priaient pour lui. Ils ne parlaient pas dans le dos, mais parlaient à Dieu. Et nous aujourd’hui, nous pouvons nous demander : “Gardons-nous notre unité par la prière, notre unité de l’Église ? Prions-nous les uns pour les autres ? ”. Qu’est ce qui arriverait si on priait beaucoup plus et si on murmurait beaucoup moins, avec la langue un peu tranquillisée ? Ce qui est arrivé à Pierre en prison : comme à l’époque, de nombreuses portes qui séparent s’ouvriraient, plusieurs chaines qui paralysent tomberaient. Et nous serions étonnés, comme cette fille qui, en voyant Pierre à la porte, ne réussissait pas à ouvrir, mais a couru à l’intérieur, émerveillée de joie de voir Pierre (cf. Ac 12, 10-17). Demandons la grâce de savoir prier les uns pour les autres. Saint Paul exhortait les chrétiens à prier pour tous et en premier lieu pour ceux qui gouvernent (cf 1 Tm 2, 1-3). “Mais ce dirigeant est …”, et les qualificatifs sont nombreux. […] Que Dieu les juge, mais prions pour les dirigeants ! Prions : ils ont besoin de la prière. C’est un devoir que le Seigneur nous confie. Le faisons-nous ? Ou bien parlons-nous, insultons-nous et ça s’arrête là? Dieu attend que quand nous prions, nous nous souvenions aussi de celui qui ne pense pas comme nous, de celui qui nous a fermé la porte au nez, de celui à qui nous avons de la peine à pardonner. Seule la prière défait les chaînes, comme à Pierre, seule la prière aplanit la voie vers l’unité. »

Au moment où nous nous sentons de « pauvres types », nous ne devrons pas craindre

Audience générale, 10 juin 2020 :

« Jacob était sûr de lui, il avait confiance en sa propre habileté. C’était un homme imperméable à la grâce, réfractaire à la miséricorde ; il ne savait pas ce qu’était la miséricorde. “Ici, c’est moi, c’est moi qui commande !” Il ne considérait pas qu’il avait besoin de miséricorde. Mais Dieu a sauvé ce qui était perdu. Il lui a fait comprendre qu’il était limité, qu’il était un pécheur qui avait besoin de miséricorde et il l’a sauvé.

Nous avons tous un rendez-vous dans la nuit avec Dieu, dans la nuit de notre vie, dans toutes les nuits de notre vie : des moments obscurs, des moments de péchés, des moments d’égarement. C’est là qu’il y a un rendez-vous avec Dieu, toujours. Il nous surprendra au moment où nous ne y attendons pas, où nous nous retrouverons vraiment tout seuls. En cette nuit-là, luttant contre l’inconnu, nous prendrons conscience que nous sommes de pauvres hommes – je me permets de dire “de pauvres types”– mais justement alors, au moment où nous nous sentons de “pauvres types”, nous ne devrons pas craindre : parce qu’à ce moment-là, Dieu nous donnera la bénédiction réservée à ceux qui se sont laissé transformer par lui. C’est une belle invitation à nous laisser transformer par Dieu. Il sait comment le faire, parce qu’il connaît chacun de nous. “Seigneur, tu me connais, change-moi ! ”.

Si les assiettes volent, que l’on fasse la paix avant la fin de la journée

Visioconférence avec les colocataires de l’association « Lazare », 8 juin 2020 :

« C’est normal de se disputer dans le mariage. Et c’est aussi normal de se disputer chaleureusement. Et si parfois, les assiettes volent, c’est aussi normal. Mais à une condition : que l’on fasse la paix avant la fin de la journée. Cela signifie : demander pardon. “Oui Père, mais j’ai honte de demander pardon. Je ne sais pas comment faire ?” Fais-le sans paroles ! Par une caresse, et c’est tout ! Il est important de faire la paix avant de s’endormir car la guerre froide du lendemain est très dangereuse. »