Je me considère comme un pauvre oisillon, habitué à voler d'arbre en arbre, ou tout au plus jusqu'au balcon d'un troisième étage... Or voici qu'au cours de sa vie ce petit oiseau s'est trouvé un jour suffisamment fort pour arriver jusqu'au toit d'une maison d'une hauteur modeste, qui n'avait rien d'un gratte-ciel...
Mais soudain notre oiseau est emporté par un aigle, qui l'a pris pour un petit de sa race. Et, entre ses serres puissantes, le petit oiseau monte haut, très haut, au-dessus des montagnes de la terre et des sommets enneigés, au-dessus des nuages blancs, bleus et roses, et plus haut encore, jusqu'à ce qu'il arrive à regarder fixement le soleil... Alors l'aigle, lâchant le petit oiseau, lui dit: Vas-y! Envole-toi!
— Seigneur, que je ne recommence pas à voler au ras du sol! Que m'illuminent toujours les rayons du Soleil divin — le Christ — dans l'Eucharistie! Fais que mon vol ne s'interrompe pas, tant que je n'aurai pas trouvé le repos en ton Cœur! (Forge, 39)